Face aux violences en milieu scolaire : prévenir tôt et agir vite !

Près de 8 jeunes sur 10 disent avoir subi des violences au sein de l’école. Ce sont les chiffres de la troisième édition du Baromètre de l’Education d’Apprentis d’Auteuil, réalisé en partenariat avec OpinionWay.

3ème édition du BAROMETRE DE L’EDUCATION

Pour la 3ème année consécutive, Apprentis d’Auteuil a commandé à Opinion Way une enquête sur les thématiques éducatives. Le thème de ce Baromètre 2022 concerne les violences en milieu scolaire. Cette enquête a été réalisée sur un échantillon représentatif de plus de 1000 jeunes français, de 15 à 20 ans, ainsi que 1000 parents. Les premiers chiffres qui ressortent de cette enquête sont alarmants : près de 8 jeunes sur 10 déclarent avoir subi des violences au sein de l’école.

 

Les violences en milieu scolaire

Ces violences sont multiformes. Elles sont principalement verbales, se traduisant généralement par des insultes, et peuvent être aussi psychologiques. En effet, 44% des jeunes interrogés confient avoir subi du harcèlement moral, du cyberharcèlement, du sexisme ou bien du racisme. Il n’est pas rare que ces violences soient encore plus marquées. 15% déclarent avoir subi des coups et 14% du harcèlement sexuel et des violences sexuelles.
Selon les parents interrogés, ces violences sont perçues comme étant en augmentation. Quand plus d’un parent sur 3 déclare avoir subi des violences durant leur parcours scolaire, c’est près de 8 jeunes sur 10 qui déclarent en avoir subi en 2022, 20 ans après.
Si 43% des jeunes déclarent avoir subi au moins une fois une violence de la part d’un adulte au sein de l’établissement scolaire, le Baromètre confirme que les violences en milieu scolaire touchent sans distinction de genre et sont très majoritairement des faits de la part de jeunes sur d’autres jeunes.
C’est au collège que se concentre une majorité des violences en milieu scolaire. 71% des jeunes de 15 à 20 disent en avoir été victime pendant cette période de leur vie.

Les origines de ces violences

Ces violences sont, la plupart du temps, liées à des « mauvaises » fréquentations ou bien à un contexte familial compliqué. Mais l’effet de groupe reste le plus gros facteur. Près de 2 jeunes sur 3 déclarent avoir déjà été témoins de violences. De leur côté, les victimes affirment que 69% des témoins se sont montrés indifférents, 65% ont ri ou souri et 38% ont encouragé les actes de violences.
Les réseaux sociaux ont également un impact considérable sur les violences en milieu scolaire. 83% des jeunes pensent que les réseaux sociaux contribuent à renforcer la violence. Ils sont également le terrain de jeu du cyberharcèlement et de la circulation de photos et vidéos humiliantes.

Les conséquences de ces violences

Baromètre Education - conséquencesLes violences en milieu scolaire ont des conséquences ravageuses sur la santé mentale et physique, la confiance en soi et le décrochage scolaire des jeunes. 81% des jeunes interrogés estiment qu’il s’agit d’expériences traumatisantes.
Bien qu’ils ne soient pas seuls, ces violences sont passées sous silence. Un jeune sur 5 ayant subi des violences en milieu scolaire n’en parle pas. Au-delà du cercle amical et familial, ils se confient peu aux adultes présents dans l’établissement scolaire même s’ils estiment que les adultes de l’établissement sont plutôt à l’écoute.
Les violences sont grandissantes, pour autant il y a toujours un manque d’information. Les jeunes et les parents doivent être davantage sensibilisés et les équipes éducatives formées afin d’apporter des réponses adaptées aux violences en milieu scolaire.

 

Les solutions mises en œuvre par Apprentis d’Auteuil

Face à la gravité et à la complexité des situations de violences en milieu de scolaire, les professionnels d’Apprentis d’Auteuil aident les jeunes à trouver leur voie et construire sereinement leur avenir grâce à un accompagnement adapté et personnalisé. Depuis plusieurs années, la fondation construit ou adapte des solutions pour prévenir et lutter contre ces formes de violence. Sensibilisation, formation, médiation … Autant d’actions qui portent aujourd’hui leurs fruits auprès des jeunes accompagnés par Apprentis d’Auteuil. Des solutions et des mécanismes qui peuvent et devraient être déployés largement pour contribuer à réduire durablement les faits de violences en milieu scolaire en France et leurs impacts nocifs sur les jeunes comme sur les adultes.

Des sentinelles contre le harcèlement

Le collège Saint-Paul, en Savoie est en ordre de bataille pour lutter contre le harcèlement. S’inscrivant dans le projet Sentinelles et Référents (créé en 2010 par la Ligue française pour la santé mentale), une dizaine d’élèves « sentinelles » intervient lors de violences entre jeunes. Ils prennent soin de la victime et incitent les témoins passifs à reconnaître la violence des agresseurs et la souffrance de la victime.

Prévenir

Nos équipes éducatives organisent chaque année des interventions avec des spécialistes sur ces sujets : le harcèlement, l’utilisation des réseaux sociaux comme au Lycée Val de Drôme, dans le cadre de la Semaine de la Santé et du Bien-être scolaire. Elles proposent aussi des temps et des espaces d’échanges pour favoriser le lien avec les adultes et expérimenter la possibilité de s’exprimer et de prendre la parole.

Soutenir

Le Fil d’Ariane, dispositif de remobilisation porté par Apprentis d’Auteuil, les Francas et l’Education Nationale, propose aux jeunes ayant subi du harcèlement, et en situation d’isolement ou de déscolarisation un travail avec la compagnie Le Lien. A partir d’ateliers individuels, puis collectifs, les jeunes sont remis en relation avec le groupe.

Nos réponses

  • Travailler la prévention dès le plus jeune âge
  • Travailler le lien de confiance entre le personnel pédagogique et les jeunes : créer des espaces dédiés à la parole :
  • Former, sensibiliser les équipes pédagogiques, les soutenir par du personnel éducatif
  • faire entendre et valoriser la parole des jeunes : un jeune qui sent sa parole prise en compte, est un jeune qui communiquera plus facilement au sujet des problèmes qu’il rencontre. Un jeune qui a confiance en son équipe éducative, est un jeune qui aura tendance à considérer l’école comme un lieu sécurisant. Un jeune en confiance et dont la parole compte est un élève qui va s’impliquer plus facilement dans la vie de son établissement scolaire.
  • Développer toutes les actions visant à développer l’altérité, la connaissance de l’autre, le respect
  • Travailler en lien étroit avec les familles : prendre en compte le fait que beaucoup de parents ont eu une très mauvaise expérience de l’école. Les faire « revenir à l’école » en les accompagnant à prendre part à la vie scolaire, pour les impliquer davantage dans le parcours de leurs enfants et leur bien-être au sein de l’établissement (accompagnement à la parentalité)